15 / 20 Août 2015
18è PARIS - BREST - PARIS
La plus célèbre des randonnées cyclotouristes vient de vivre sa 18è édition, la PARIS-BREST-PARIS.
63 nations étaient présentes au départ de ce périple fort de 1230 km et de ses 10000m de dénivelé.
Cette épreuve est organisée par l’Audax Club Parisien depuis 1931 .
Bâton de maréchal des randonneurs, cette organisation rassemble tous les quatre ans plus de 5000 personnes au départ de Saint-Quentin-en-Yvelines pour une semaine de randonnée à travers la Beauce, le Perche, la Normandie et la Bretagne.
Ils étaient près de 6000 au départ de cette édition 2015, dont Claude BOUR, licencié au TRISPORT.
Claude a rigoureusement préparé cette épreuve par différents brevets qualificatifs et a réalisé une incroyable « semaine cyclo ».
Cette folle semaine est relatée telle qu’il l’a vécue :
Quelques nouvelles de mon périple du week-end dernier :
J'ai choisi de partir dans la vague des 84H. Cela correspondait aux repères que j'avais depuis mon 1000km parcouru l'année dernière. Le départ a été donné le Lundi matin à 5h. La nuit du Dimanche au Lundi fut difficile : impossible de s'endormir et réveil bien trop tôt ! Peu importe, j 'avais dormi un maximum au cours de la semaine précédente et relâché au niveau entraînement à partir du Jeudi.
Arrivé au vélodrome, nous sommes 3 vagues de 300 participants qui partiront toutes les 15 minutes. Les vélos spéciaux sont partis à 4h50.
5H, nous nous élançons sur le parcours. Çà part vite, trop vite mais il faut rester dans le groupe à l'abri, au moins au début. La 1ère étape fait 140km, il n'y a pas de contrôle mais juste un arrêt repas pour ceux qui le veulent. Je passe mon tour et continue vers la seconde étape : Villaines La Juhel. Le rythme ne baisse pas, je connais la route, mais le dénivelé fait déjà le tri ; les moins endurants et les moins bien préparés lâchent. Fougères, 3ème étape finie, je suis toujours en autonomie avec les réserves emportées au départ : j'attaque la 4ème étape : à partir de maintenant je ne connais plus le parcours :
on attaque la Bretagne. Tinténiac , Loudéac, Je croise les premiers qui sont partis Dimanche après-midi et qui sont sur le chemin du retour. Je voit un de mes collègues isolé après le premier groupe : il finira 30ème en 46h42 ! La nuit arrive : je me couvre : manchettes, jambières, vêtement de pluie contre le froid : tout va bien : la météo est favorable.
Seuls quelques orages isolés nous ont secoués mais rien de méchant.
Même le vent ne se lève pas. La nuit est belle, je roule a un bon rythme,
préférant rouler isolé quand c'est possible pour éviter toute chute. Je commence à doubler des concurrents partis Dimanche soir. Cela me motive pour continuer sur ce rythme.
Formidable ambiance tout au long du parcours ou l'on voit nombre de stands érigés par des particuliers pour offrir des boissons chaudes, des gâteaux, des crêpes aux concurrents tout au long de la nuit. Carhaix : 3h40 du matin et Brest à 9h03. Le plus dur est fait Reste plus qu'à rentrer.
A partir de la, je commence à sentir une douleur de plus en plus persistante dans les lombaires. Au fur et à mesure des côtes franchies elle devient insupportable.
Je suis obligé de m'arrêter à tous les contrôles pour chercher un médecin pour me faire prescrire des anti-inflammatoires , des cachets contre la douleur et si possible me faire masser. Je ne peux plus me mettre en danseuse ni forcer sur les pédales. Je dois m'arrêter de plus en plus fréquemment pour m'étirer. A Loudeac, un kiné tente de me débloquer : il me conseille le sommeil pour récupérer. Je continue jusqu'à Tinténiac (km 865) et décide d'y dormir 3h. Au réveil, tout va mieux, je repars pour Fougères que j'atteins à 4h50 du matin mais la douleur est revenue.
Le retour va être terrible. Je m'arrête en haut de chaque côte pour m'étirer et récupérer : rien n'y fait Je passe la journée du Mardi et du Mercredi à avancer péniblement : pas question d'abandonner ! Je suis maintenant à Villaines la Juhel puis à Mortagne au Perche.
Ne reste plus qu'à parvenir jusqu'à Dreux puis ce sera la dernière étape
jusqu'à St Quentin en Yvelines. Je me rends compte que je suis complètement de travers sur mon vélo ! Le vélo penche à gauche et moi, je penche à droite ! Les cyclos qui me dépassent sont surpris et pensent que je dors sur le vélo !
Km 1000, je suis maintenant à 2km de mon domicile, je reçoit les encouragements de ma famille qui est venue à ma rencontre en pleine nuit et qui a improvisée une pancarte pour m'encourager. 30km jusqu'au bout : ils seront très longs mais à 3h42 du matin, je franchis la ligne d'arrivée dans l'anonymat pour une place symbolique 955ème temps sur les 6000 et quelques du départ en 70h 41'51"
Quelques images qui resteront :
- le contrôle de Villaines La Juhel ou tout un village fête cette épreuve,
- l'implication des bénévoles tout au long du parcours,
- la diversité des nations représentées,
- la détresse et le courage des Coréens et Taiwanais que j'ai rencontré
sur le parcours
- les concurrents couchés dans les fossés, épuisés et endormis
- les vélos spéciaux lancés dans l'aventure,
- ma joie de franchir la ligne d'arrivée
Classé 955è/6000, Claude a réalisé un sacré exploit et tous les membres de l’association lui adressent leurs félicitations. BRAVO !
Site organisateur :
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